Time capsule #bleudechauffe

Souviens-toi en février de l’année dernière, ET PASSER À L’ACTE : j’avais tapissé le sol de la galerie du 59Rivoli d’une 20n de feuilles et j’avais performé Bleu de chauffe toute la soirée. Un marathon les mains dans l’outremer et l’huile. 

Le bleu s’est éteint, l’huile a jauni par manque d’air (sans blague : 1er confinement, cadres, cartons, une erreur) mais j’ai toujours autant de joie à leur marcher dessus. Impossible d’y retoucher.

Alors je prends cet autre Bleu de chauffe, je le découpe et là bonheur : voilà mes formes. Il n’y a plus qu’à… suivre la découpe au feutre, enchaîner les micro-décisions décisives “dans quelle direction je vais”, grossir certains traits “à main levée” (encore une belle expression), habiter cette zone-frontière à proprement parler millimétrique…

Me voilà avec un nouveau protocole de dessin qui ré-invente le Bleu de chauffe, comme un tribute et un nouveau départ à la fois, c’est le moment.


Don’t Stop Me Now: le plaisir en kit

D’abord j’ai dit Je n’invente rien, je dessine. La blague de l’objective neutralité my 🍑. Bien sûr je fais avec ce que je vois ce que j’ai bien sûr j’invente. Et j’en fais un jeu (my take on Foucault*).

Me voilà donc à retracer Linda en morceaux pour en faire un kit. Certes un kit que je suis probablement la seule à pouvoir remonter à l’identique (ma générosité n’est pas sans perversité). 

*Ce que nous devons faire, c’est trouver une façon de transformer le « principe de plaisir » en un « principe de réalité ». C’est, je pense, un problème éthique et politique qui doit être résolu aujourd’hui. Foucault, dans sa lettre à Wade - lui-même cité par Heather Dundas dans sa préface à Foucault en Californie 🏜

Autre perspective : je teste mes limites de femme-machine. Ce trait qui garde ses distances et reste froid aka cérébral analytique (bien sûr j’en défends la délicatesse aka caresse) voilà que je le découpe au scalpel. Indéfendable sauf comme cas limite de l’absurde ? 

Tant qu’il y a du paradoxe y’a de la vie 😈 Bonne nouvelle : je n’ai pas eu toutes les proportions parfaites pour reproduire le dessin original. Human after all 💞 


Mon trouble dans le genre - comment je l’ai dessiné

Comment je l’ai raconté, performé pour les participant.es* de m’écouter, me dessiner, des fragments de mon corps ou était-ce mon bleu de chauffe. La conférence transformée en atelier, en expérience, j’ai semble t’il bousculé plus de binarité et de hiérarchie que je ne le pensai YEAH. 

Reste l’envie de recommencer.

Reste peut-être aussi la contradiction entre l’état flottant qu’ouvre le dessin et la stricte lecture des mots déjà écrits (l’improvisation avec le texte me paraît hors d’atteinte). Ou est-ce un contraste intéressant plutôt ? 

#reclaimlifedrawing 🤠


J’en dis un peu plus sur cette page, et je recense et annonce les occasions que j’ai ou que je créé de performer “Mon trouble…” : prochaine lecture * atelier le 13 avril


* du séminaire Corps-Prendre organisé par Strate research. Les actes seront publiés. Mais comment restituer l’atelier ? Mon texte transformé en conducteur qui intègre mes poses, les dessins produits, la retranscription des discussions, réflexions et réfractions qui n’en finissent pas…


Ne me libère pas, je m’en charge

C’est une sorte de cérémonie : libérer le collage quand, pour une raison ou une autre, je ne l’ai pas improvisé-collé sur place. En fait j’ai même commencé par les composer dans des carnets, des feuilles de plus en plus grandes et ça n’allait jamais : leur territoire c’est le mur, le trottoir, ou la zone à cheval entre les deux - comme le cul entre les deux chaises. Ils y débordent, ils s’immiscent, se glissent, s’étalent… Bref, aujourd’hui celui-ci a pris son envol. C’est bien la première fois que je me fais l’effet d’être un paon somptueux, je savoure…

Plus sur les gigantic collages là.


Poser dans la rue

Aujourd’hui c’est la fête. Présenter mon mémoire de MFA ce matin en visio au jury de PCA, j’ai bien aimé. Je m’étais amusée à construire des slides avec évidemment Modèle vivant.e et Linda DeMorrir mais aussi, histoire de me situer sous des auspices tendrement radicales, Lynda Benglis, Adrian piper et Alex Schmidt de @bodyconfidence. Bref c’était bien, j’aime toujours autant ce sujet, sous tous ses angles, écrire dessus. J’ai toujours autant, peut-être plus, envie de monter des ateliers, d’ouvrir des espaces de poses et de dessin. 

Et les voilà toutes les 2 aux halles ; elles me rappellent les 2 étudiantes qui ont posé ensemble en apothéose de l’atelier organisé à la Sorbonne en Master de Géographie décoloniale (le Master s’appelle peut-être autrement, pardon Emilie, pardon Rachele: j’en profite pour faire un doigt à l’observatoire) et je me dis que c’est toujours aussi là que tout ça doit se passer : dans la rue :)

Pour avoir un aperçu de mon mémoire en quelques slides, c’est ici. Pour en savoir plus ou en discuter, je suis là :)


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