Écouter voir dessiner, c’est incroyable

Je n’ai jamais été très à l’aise avec l’idée de dessiner ce que j’entends. Toute l’après-midi, nous nous sommes pourtant dessinées les unes les autres alors que nous lisions. Peut-être parce que c’est ce que j’avais fait l’atelier précédant*, peut-être parce que j’avais avoué que lire en posant me simplifiait singulièrement la tâche, calmait les pensées doutes questions qui sinon se bousculent au moment de rester immobile à poil devant des dessinatrices et dessinateurs (pas tant d’être à poil que de choisir une pose et de rester, comme ça). 

Quoi qu’il en soit, elles étaient toutes venues avec un livre, quelques pages écrites. Quelques mots s’enchevêtrent avec les dessins. Écrire main gauche comme je dessine me freine et cette lenteur est plus sensible presque pénible pour attraper les mots. J’essaie de les mémoriser et j’ai l’impression de tricher quand je les retranscrit alors que la modèle est passée à autre chose - conditionnement au temps soit-disant “réel” chevillé au cerveau…

Toutes sauf Nolwenn qui est venue poser avec un son. Alors je suis partie ailleurs : le rythme comme un battement du début, presque inquiétant, je le garde sous contrôle et me raccroche à son visage quelques secondes avant de repartir avec les poules qui caquettent et surtout me donnent leurs ailes…

*Ateliers animés dans le cadre du programme Source de Creatis. 12 Juillet 2021. Lors de l’atelier précédant en question, ma performance Mon trouble dans le genre, comment je l’ai dessiné avait servi d’introduction théorico-pratique.

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